La conservation et la restauration de la cathédrale Notre-Dame s’effectuent en deux temps. Les travaux de sécurisation et de consolidation ont démarré au lendemain de l’incendie et se sont terminés au mois d'août 2021.

Les travaux définitifs de restauration commencent après que les diagnostics et les projets de restauration, commandés par l’Etablissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, aient été validés par les services de l’État chargés des monuments historiques, conformément au code du patrimoine.

La loi du 29 juillet 2019 prévoit également que la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) est consultée pour avis sur les études préalables, sur les projets de restauration et sur les travaux.

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Le choeur est bâché, le 29 avril 2019 © DAVID BORDES / MINISTÈRE DE LA CULTURE

Des études préalables pour déterminer le projet de restauration

Parallèlement à la poursuite du chantier de sécurisation et de consolidation, des études préalables ont été commandées à Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques (ACMH), chargé de la cathédrale, qui s’est associé pour ce chantier hors normes à deux autres ACMH, Rémi Fromont et Pascal Prunet.

Les études préalables permettent de dresser le bilan sanitaire global de ce monument historique et d’évaluer les besoins en matière de travaux de conservation et de restauration. Pour conduire ces études, il est nécessaire que les voûtes de la cathédrale soient accessibles afin de pouvoir contrôler leur stabilité.

Une étude d’évaluation a été rendue en juin 2020, dressant le bilan sanitaire global de l’édifice et définissant les orientations du projet de restauration. Elle a été présentée devant la commission nationale du patrimoine et de l'architecture lors de la séance du 9 juillet 2020 qui a donné un avis favorable au parti de restauration proposé dans le sens du rétablissement de l'état Viollet-le-Duc, "notamment en ce qui concerne la couverture et la flèche, dans le respect des matériaux d’origine, par l’utilisation du chêne pour la charpente et du plomb pour la couverture". Le 25 mars 2021, lors de la présentation du diagnostic, la CNPA s’est à nouveau prononcée en faveur de la restauration des charpentes consistant en une reconstitution fidèle dans leur état Viollet-le-Duc pour le transept et la flèche, et dans leur état médiéval pour la nef et le chœur.

Au-delà de la restauration de la cathédrale

D’autres études et projets artistiques, architecturaux, urbains et paysagers concernent la cathédrale et son environnement immédiat, en accord avec le clergé affectataire et en partenariat avec la Ville de Paris, propriétaire des espaces publics : parvis et squares.

Les grands programmes de travaux de restauration des cathédrales sont souvent accompagnés de projets artistiques ou architecturaux, destinés notamment à améliorer l’accueil du public et à embellir leur environnement.

 

FOCUS : Le Laboratoire de recherche sur les monuments historiques (LRMH) du ministère de la Culture au chevet de Notre-Dame

Outre sa participation à la collecte des vestiges, le Laboratoire de recherche sur les monuments historiques poursuit ses missions de contrôle scientifique et technique et de recherche. Il contribue à l’élaboration de différents cahiers des charges, pour le nettoyage des vitraux et le démontage éventuel d’autres verrières encore en place, l’utilisation de radars (diagnostic des pignons), ou la caractérisation physico-chimique des pierres. 

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Essais de nettoyage par le laboratoire de recherche des monuments historiques, le 17 septembre 2019 © MARIE-HÉLÈNE DIDIER / MINISTÈRE DE LA CULTURE
Essais de nettoyage par le laboratoire de recherche des momunents historiques (LRMH) © PIERRE NOËL / MINISTÈRE DE LA CULTURE

Un des problèmes majeurs du chantier est lié à la présence massive de plomb à l’intérieur et à l’extérieur de la cathédrale. Des oxydes de plomb, issus de la fonte de la couverture, ont recouvert les murs et les objets. Pour préparer l’établissement des protocoles de restauration, des tests de nettoyage et de restauration à grande échelle et en conditions réelles permettent de valider méthodes et produits. Les pôles scientifiques Pierre, Métal, Peintures murales, Bois et Vitrail ont donc testé diverses méthodes sur deux chapelles (Saint-Ferdinand et Notre-Dame-de-Guadalupe) afin d’éliminer cette strate de plomb sans altérer les supports. Ces chapelles ont donc fait l'objet d'un nettoyage et d'une restauration complète. Le nettoyage, de facto, de l’ensemble, redonne à certaines polychromies une clarté disparue depuis longtemps. Pour l’extérieur, de nouveaux tests sont en préparation avec d’autres techniques. 

Le LRMH pilote aussi les analyses de caractérisation des pierres qui permettent le diagnostic de l’état de la cathédrale et participe aux études indispensables à l’approvisionnement en pierres de Notre-Dame. 

La clôture de la cathédrale, enfin, induit des risques de contamination microbiologique et de dégradations, liées à des cristallisations de sels solubles lors de l'assèchement des maçonneries. Un suivi instrumenté a été mis en place par le pôle Microbiologie aux côtés du pôle Pierre.

Consultez le chantier de Notre-Dame sur le portail Synapse du LRMH.

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