Depuis sa création par Viollet-le-Duc, la flèche de Notre-Dame a fait l’objet de plusieurs campagnes de restauration. La plus importante est celle de 1935-1937 qui concerna les ouvrages en cuivre après la chute d’éléments, et les ouvrages en plomb altérés par l’acide pyroligneux du chêne. Les éléments furent démontés et réparés dans l’atelier Monduit (voir les photographies dans la base Mémoire sur www.pop.culture.gouv.fr).

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Portrait d'Eugène Viollet-le-Duc, Atelier Nadar (1855-1939)  © MÉDIATHÈQUE DE L'ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE / MINISTÈRE DE LA CULTURE

Avant la dépose du 11 avril 2019, un diagnostic avait montré le bon état de la charpente mais notait un habillage en plomb défectueux, avec des altérations mécaniques (cassures ponctuelles) ou chimiques par réaction avec d’autres matériaux. Les statues en cuivre, douze apôtres, quatre évangélistes et le coq étaient dans des états de conservation variables. Les vents sollicitant fortement l’ossature interne avaient provoqué des déformations et des déchirures de l’enveloppe extérieure des statues, générant des entrées d’eau et la corrosion des armatures, voire leur désagrégation. La couleur verte, oxydation naturelle du cuivre au fil des années a été recouverte d’une « patine », également verte appliquée ultérieurement sans doute pour uniformiser les restaurations.

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Philippe Villeneuve, architecte en chef des Monuments historiques, a retrouvé le coq © JEAN-MICHEL GUILMENT / MINISTÈRE DE LA CULTURE

Les travaux en cours sur les statues consistent en un désassemblage complet des enveloppes de cuivre avec restauration des armatures, et le remplacement à l’identique des éléments trop corrodés ou disparus. Des réparations sont effectuées sur les pièces de cuivre avec, selon les cas, des remises en forme, des soudures, des greffes en cuivre.

Pour une meilleure connaissance utile à la restauration comme à l'histoire de l'art et des techniques, une étude scientifique est menée par le pôle Métal du Laboratoire de recherche des monuments historiques. Les statues retrouvent donc la teinte correspondant à leur mise en place par Viollet-le-Duc. Une protection est réalisée sur l’ensemble des statues par application de cire microcristalline. Les statues seront remises en place.

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Coq de la flèche avec son axe de rotation d’origine

Monduit d’après le dessin d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume

Cuivre repoussé et doré

Hauteur maximum : 73 cm ; largeur (ailes) : 90 cm ; épaisseur : 30 cm ; poids : environ 10 kg

Statue de l’ange de saint Matthieu, Monduit d’après le dessin d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume, Cuivre repoussé

Hauteur maximum : 2,10 m ; largeur maximum : 0,60 m ; base : 0,40 x 0,40 m ; largeur au niveau des ailes : 0,90 m ; poids : environ 75 kg

Statue de l’aigle de saint Jean, Monduit d’après le dessin d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume, Cuivre repoussé

H. : 2 m ; largeur et profondeur : 0,80 x 0,80 m ; poids : environ 75 kg

Tête de l’architecte Viollet-le-Duc représenté en saint Thomas

Monduit d’après le dessin d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume

Cuivre repoussé

H. 56 cm ; L. 45 cm ; poids : environ 2 kg

À l’occasion des Journées européennes du patrimoine 2019, le ministère de la Culture a présenté au public, de manière exceptionnelle, ces éléments originaux provenant de la flèche de la cathédrale - heureusement déposés avant le sinistre. Le public a également pu admirer le coq de la flèche ayant échappé au brasier et retrouvé sur la terrasse Nord de la cathédrale, mais aussi des photographies historiques et des archives sur la cathédrale conservées à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (MAP), ainsi que le relevé de la charpente, les études scientifiques menées par le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) et les traitements en cours sur les statues de la flèche par l’entreprise SOCRA.

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