Pierre et mortier à Notre-Dame

L’incendie du 15 avril 2019 n’a pas seulement détruit la charpente de Notre-Dame : il a aussi endommagé ses structures en pierre (voûtes, murs, colonnes). C’est pourquoi un groupe de travail rassemblant une trentaine de spécialistes de la pierre, issus de différents domaines scientifiques a été constitué.

La solidité des voûtes, l’état des maçonneries, la résistance mécanique des mortiers altérés par l’action de la chaleur ou par l’eau déversée pour éteindre le feu, doivent faire l’objet de diagnostics techniques. Historiens de l’architecture gothique, archéologues spécialisés dans l’étude du bâti et dans les prospections radar du sous-sol, géologues, chimistes, spécialistes des mortiers anciens peuvent apporter leurs compétences à l’auscultation des structures de la cathédrale.

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Restitution 3D de la rose de la cathédrale de Poitiers © M. Schlicht P. Mora – Archéovision

Le chantier de restauration offre aussi l’opportunité unique de mieux connaître le processus de construction d’une grande cathédrale gothique. Par quels moyens les architectes du Moyen Âge ont-ils réussi à édifier une église dont les voûtes s’élèvent à 32 mètres de haut ? D’où venaient les pierres, comment ont-elles été acheminées jusqu’au chantier, puis mises en œuvre ? Jusqu’à quelle profondeur descendent les fondations gothiques ? Peut-on préciser la datation des différentes parties du monument, et comprendre comment la cathédrale des XIIe et XIIIe siècles s’est substituée aux édifices antérieurs ?... C’est à ces questions, et à bien d’autres, qu’il pourrait devenir possible d’apporter des réponses.

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Echantillon de mortier © J.-M. Mechling

Le Groupe de travail « Pierre » est placé sous la direction d’Yves Gallet (Université Bordeaux-Montaigne). Il réunit 33 chercheurs rattachés aux institutions et laboratoires suivants :