Presque entièrement refait au XIXesiècle, le décor vitré de la cathédrale fut encore remanié au siècle suivant.

En 1935, douze peintres verriers parisiens proposèrent de remplacer les grisailles des baies hautes de la nef par leurs propres créations. Ce projet souleva les réticences de membres de la Commission des Monuments historiques qui ne voyaient pas l’intérêt de retirer des vitraux en bon état et craignaient de détruire l’harmonie générale retrouvée grâce aux travaux de Viollet-le-Duc (dates séances… ).

Cependant, un programme iconographique, supervisé par Eugène Rattier , inspecteur général des Monuments historiques, en collaboration avec le cardinal Verdier, archevêque de Paris, proposa la représentation de grandes figures de saints placées sous l’illustration de douze versets du Credo. Quelques essais furent présentés en place en 1937 ainsi qu’au pavillon pontifical construit dans les jardins du Trocadéro pour l’Exposition universelle (officiellement Exposition internationale des arts et techniques appliqués à la vie moderne). La polémique très intense n’empêcha pas la pose des vitraux dans la nef, où ils restèrent jusqu’en septembre 1939 avant leur dépose, leur mise en caisse et leur restitution à leurs auteurs.

En 1952, on réfléchit de nouveau au remplacement des grisailles du XIXe siècle, fragilisées par les déposes et reposes répétées entre 1937 et 1939. On confia au peintre verrier Jacques Le  Chevallier (1896-1987) le soin de présenter de nouveaux projets ; il composa alors des vitraux non figuratifs tous différents pour toutes les fenêtres hautes de la nef, du mur occidental du transept et des tribunes, dont les derniers furent placés en 1965.

Bibliographie sommaire

Jacques Le Chevallier, « Les verrières modernes », dans Les Vitraux de Notre-Dame de Paris, dir. Louis Grodecki, Paris, Nouvelles Éditions latines, 1981, p.26-31.

Caroline Piel, « La querelle des vitraux », Monumental, 2000, p.54-61.

Annie Auzas et Odile Pinard, « Les verrières modernes », dans Notre-Dame de Paris, sous la direction de Dany Sandron, Jean-Pierre Cartier et Gérard Pelletier, Strasbourg, La Nuée bleue, coll. « La grâce d’une cathédrale », 2012, p.293-299.

Pour en savoir plus :

  • Documentaire : 1965, la restauration des vitraux de Notre-Dame de Paris
  • Pour poursuivre la découverte des vitraux, consultez les mesures prises après l’incendie.
  • Depuis 2019, un groupe de travail Verrecomposé de scientifiques ayant déjà contribué à la recherche dans le domaine du verre et des vitraux, est chargé de la caractérisation des dépôts de surface sur les vitraux, de la compréhension de l’interaction avec les matériaux et de l’optimisation des traitements de conservation-restauration. Une mise à jour et une synthèse des données historiques sur l’ensemble des vitraux de la cathédrale est également engagée.