Entre 1855 et 1865, Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-le-Duc firent réaliser un décor vitré qu’ils souhaitaient le plus respectueux possible des traditions médiévales. 

Leur programme fut réfléchi pendant une dizaine d’années avant d’être mis en œuvre suivant un agencement mêlant harmonieusement verrières figurées et verrières ornementales, vitraux à grandes figures pour les baies hautes du chœur, vitraux légendaires pour quelques chapelles et verrières en grisaille pour le reste de l’édifice.

La majeure partie du décor vitré de la cathédrale ayant été supprimée au XVIIIe siècle, les architectes s’appuyèrent pour les nouveaux vitraux sur des écrits évoquant les verrières disparues, des relevés de fragments anciens conservés, ainsi que sur les modèles présents dans d’autres édifices du Moyen Âge. 

Lassus et Viollet-le-Duc s’entourèrent des meilleurs peintres verriers, dont certains comme Laurent Charles Maréchal dit Maréchal de Metz (1801-1887) ou Alfred Gérente (1821-1868), véritables pionniers de la redécouverte de la peinture sur verre, étaient parvenus à la maturité de leur art.

 

Échafaudages sur le chevet de Notre-Dame, 1853 ; on peut voir sur la fenêtre d’axe les vitraux mis en place au XVIIIe siècle par les Le Vieil. © Ministère de la Culture, Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion RMN-GP

La préparation d’un « programme »

Dans leur projet de restauration daté de 1843, Lassus et Viollet-le-Duc donnaient des indications très prudentes sur les nouvelles verrières devant décorer la cathédrale. Même s’ils pensaient que « l’exécution de verrières peintes serait un des plus splendides moyens de décoration intérieure, rien ne pouvant égaler la richesse de ces peintures transparentes, complément indispensable des monuments de cette époque », ils proposaient seulement d’aller puiser dans les grandes cathédrales de France les modèles des vitraux « qu’il serait impossible d’imiter et qu’il est beaucoup plus sage de copier ». Un seul vitrail inspiré de ceux de la cathédrale de Bourges était proposé en modèle pour une exécution future.

En réalité, le programme iconographique des verrières de la cathédrale ne fut pensé qu’une dizaine d’années plus tard, comme le montre la correspondance de Viollet-le-Duc conservée dans les archives.

L’archevêque de Paris ayant souhaité que la restauration intérieure puisse être menée de front avec les travaux extérieurs, Viollet-le-Duc présenta en septembre 1855, dans une lettre au ministre de l’Instruction publique et des cultes, un projet pour la mise en place des nouveaux vitraux. L’architecte était stimulé par la proposition originale de plusieurs peintres verriers qui venaient de lui offrir « de placer à titre d’essai, quelques verrières, soit dans les hautes fenêtres, soit dans les chapelles ». Favorable à cette démarche, il avait donc admis « MM. Maréchal, Gérente, Lusson, Steinheil et Coffetier, et Didron à exposer, sous leur responsabilité et sans que l’administration puisse être engagée par cet essai, chacun une ou plusieurs verrières ». Laurent Charles Maréchal « dont le talent se prêt[ait] surtout aux grandes compositions » devait placer des verrières dans les trois fenêtres hautes du chœur et Alfred Gérente avait été autorisé à créer un vitrail à sujet légendaire dans la chapelle de la Vierge. Une fois exposées, ces verrières devaient être examinées par une commission, ce qui permettrait de parvenir « à un résultat satisfaisant sous tous les rapports et surtout au point de vue de l’unité, trop souvent oublié ». L’architecte ajoutait : « Que l’on veuille ou non faire des peintures murales dans l’intérieur de la cathédrale, l’harmonie générale des verrières est d’une importance telle, qu’à notre avis, elle-seule devra donner à cet intérieur l’aspect de richesse qu’il a complètement perdu ».

Viollet-le-Duc énumérait ensuite le cortège de saints devant prendre place dans les fenêtres hautes du chœur autour de trois vitraux consacrés à la Vierge : «  À la droite de l’autel, saint Dominique et saint François d’Assises (sic), saint Irénée et saint Denis, saint Ambroise et saint Grégoire : à la gauche, saint Bernard et saint Benoît, saint Martin et saint Remy, saint Augustin et saint Gérôme ; dans les roses au-dessus à droite, des apôtres précédés de Moïse et des anges portant des versets des litanies de la Vierge ; à gauche, des apôtres précédés de saint Jean-Baptiste, et des anges de même portant des phylactères. Puis les quatre évangélistes à la suite des quatre prophètes, David et Abraham, Aaron et Melchisédech [...]. Dans les transepts, des prophètes. Dans les grandes fenêtres, sous les deux roses les rois de Juda ». Pour le reste de l’édifice, l’architecte se contentait de suggérer le thème général des verrières sans être aussi précis sur l’iconographie que pour les fenêtres hautes.

Les grandes idées de Viollet-le-Duc sur le nouveau décor vitré étaient donc tracées mais la mise en place des vitraux connut quelques adaptations par rapport à son projet initial. 

Plan de situation des vitraux. © Karine Boulanger/ Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2019

Les verrières figuratives

En janvier 1856, une commission composée entre autres de Victor Regnault, directeur de la manufacture de Sèvres, des peintres Eugène Delacroix et Hippolyte Flandrin, et de l’auteur d’une monographie de la cathédrale de Bourges, l’abbé Arthur Martin, fut réunie pour procéder à l’examen des vitraux d’essai proposés l’année précédente. Ce fut le point de départ du nouveau décor vitré.

Chapelles de la Vierge et de Saint-Georges 

Prirent alors place au chevet dans la chapelle d’axe une Vie de la Vierge par Antoine Lusson (baie 0), des Figures de l’Ancien Testament par Louis Steinheil et Nicolas Coffetier (baie 1), et des Miracles de la Vierge par Alfred Gérente (baie 2). Une Vie de Saint Louis exécutée par Didron (baie 4) décora la chapelle Saint-Georges, mais il fallut attendre 1862 et 1863 pour que les deux autres baies de cette même chapelle reçoivent une Vie de saint Étienne par Eugène Oudinot (baie 6) et une Vie de saint Eustache par Didron (baie 8). 

Chapelle Sainte-Anne

En 1864, Didron plaça un vitrail figuratif dans la chapelle Sainte-Anne (baie 26) ; un Arbre de Jessé aboutissant au sommet à une représentation de sainte Anne et de la Vierge. Seul vitrail figuré de la nef, il fut probablement commandé pour marquer l’anniversaire, en 1863, des 700 ans de la cathédrale, le clergé ayant certainement voulu rappeler la dimension mariale de l’édifice.

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Vie de la Vierge et Enfance du Christ par Antoine Lusson, 1855, baie 0 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Élisabeth Pillet / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Figures de l’Ancien Testament par Louis Steinheil et Nicolas Coffetier, 1855, baie 1 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Miracles de la Vierge par Alfred Gérente, 1855, baie 2 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Vie de Saint Louis par Didron, 1855, baie 4 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Vie de saint Étienne par Eugène Oudinot, 1862, baie 6 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Vie de saint Eustache par Didron, 1863, baie 8 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Arbre de Jessé par Didron, 1864, baie 26 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Les Fenêtres hautes du chœur et du transept 

Pour les verrières hautes du chœur et du transept, le programme proposé par Viollet-le-Duc fut suivi à quelques détails près. 

Les trois grands vitraux d’essai de Maréchal pour les fenêtres hautes du chœur représentant au centre, une Glorification de la Vierge entourée d’une Annonciation et d’une Visitation (baies 200 à 202), sur des fonds aux couleurs très vives, bleu et rouge, furent placés en 1856. 

Deux ans plus tard, le peintre verrier eut l’autorisation d’exécuter le reste des fenêtres ; il composa, entre 1859 et 1861, un cortège de prophètes, de rois et de patriarches, d’apôtres ainsi que des évêques de Paris, rappelant les grandes figures qui s’y trouvaient au XIVe siècle (baies 203 à 212 et 301 à 306). 

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Glorification de la Vierge entourée à gauche de l’Annonciation et, à droite, de la Visitation par Laurent Charles Maréchal, 1856, vue d’ensemble des trois baies du rond-point du chœur, baies 200, 201 et 202 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Saint Denis et Maurice de Sully par Laurent Charles Maréchal, 1859, baie 203 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Saint Ambroise et saint Grégoire, par Laurent Charles Maréchal, 1859, baie 205 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Saint Mathieu et saint Marc, par Laurent Charles Maréchal, 1860, baie 207 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Isaïe et Ézéchiel, par Laurent Charles Maréchal, 1860, baie 209 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Saint Étienne et saint Laurent, par Laurent Charles Maréchal, 1860, baie 301 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Léon III et Charlemagne, par Laurent Charles Maréchal, 1861, baie 303 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Saint Louis et Grégoire VII, par Laurent Charles Maréchal, 1861, baie 304 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Saint Remi et saint Martin, par Laurent Charles Maréchal, 1861, baie 306 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Vue d’ensemble des vitraux de Laurent Charles Maréchal dans les fenêtres hautes du chœur et du transept, côté sud. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

La galerie située dans le transept sous la rose sud (baie 124) fut créée en 1862 par Alfred Gérente ; elle représente une série de prophètes dont les quatre au centre portent les évangélistes, selon un modèle emprunté à la cathédrale de Chartres. Dans le soubassement de la première lancette à gauche ont été placées les armes du cardinal de Noailles, rappelant l’intervention de ce prélat en faveur de la restauration de la rose sud au XVIIIe siècle. Une partie du décor médiéval présent dans les parties hautes de la galerie a été conservée ; il représente des bouquets de palmettes, des visages et des masques feuillagés.

La galerie placée sous la rose nord (baie 123), composée par le même artiste en 1865, présente dix-huit rois de Juda placés sous une arcature trilobée surmontée d’un petit dais et sur un fond de grisaille ornementale imitant le XIIIe siècle.

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Osée, Johel, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Isaïe portant saint Matthieu, Jérémie portant saint Luc, Ézéchiel portant saint Jean, Daniel portant saint Marc, Nahum, Habacuc, Sophonie, Agée, Zacharie, Malachie, par Alfred Gérente, 1862, baie 124 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006 

Osée, Johel, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Isaïe portant saint Matthieu, Jérémie portant saint Luc, Ézéchiel portant saint Jean, Daniel portant saint Marc, Nahum, Habacuc, Sophonie, Agée, Zacharie, Malachie, par Alfred Gérente, 1862, baie 124 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Osée, Johel, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Isaïe portant saint Matthieu, Jérémie portant saint Luc, Ézéchiel portant saint Jean, Daniel portant saint Marc, Nahum, Habacuc, Sophonie, Agée, Zacharie, Malachie, par Alfred Gérente, 1862, baie 124 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Masque et feuillages, XIIIe siècle, détail de la partie supérieure de la baie 124 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Élisabeth Pillet / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2019

Visage et feuillages, XIIIe siècle, détail de la partie supérieure de la baie 124 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Élisabeth Pillet / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2019

Partie inférieure de la rose nord et représentation des rois de Juda par Alfred Gérente, 1865, baie 123 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006 

Rois de Juda par Alfred Gérente, 1865, baie 123 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006 

Rois de Juda par Alfred Gérente, 1865, détail, baie 123 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Rois de Juda par Alfred Gérente, 1865, détail, baie 123 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Les vitraux dits en grisaille

Les vitraux dits en grisaille ou ornementaux forment une grande partie du décor vitré de la cathédrale. 

Dans son programme de 1855, Viollet-le-Duc avait prévu « dans la nef, des grisailles » car, écrivait-il : « cette disposition est conforme, autant qu’on peut en juger par le laconisme des textes, à ce qui existait avant la destruction des verrières en 1758 ». Par ce choix, l’architecte manifestait sa volonté de reprendre le parti décoratif adopté traditionnellement dans de nombreuses cathédrales, comme le soulignait, en 1961, l’éminent spécialiste du vitrail médiéval, Louis Grodecki : 

« Il faut se rappeler, en effet, que l'agrandissement des baies de 1235-1245 dans la nef, dans le chœur et le transept de Notre-Dame avait pour but de remédier à l'éclairage insuffisant de l'édifice ; à la même époque, dans un très grand nombre de nefs mal éclairées (Bourges, Salisbury, Sainte-Élisabeth de Marbourg etc.) on se contentait de placer des grisailles à bordures colorées. Viollet-le-Duc, pleinement conscient de cette situation à Notre-Dame, fit exécuter les grisailles de la nef d'après les modèles de Bourges, où les vitraux de la nef sont de la même date que les fenêtres de Notre-Dame ». 

En réalité, l’architecte ne se contenta pas seulement de créer des verrières ornementales dans la nef mais il les répartit savamment à tous les niveaux de l’édifice. 

Baies hautes du chœur et de la nef 

En 1860, Baptiste Petit-Gérard créa, sur des dessins de Louis Steinheil, une partie des verrières des tribunes du chœur (baies 101 à 110), puis, en 1864, Nicolas Coffetier réalisa les roses placées à proximité (baies 111 à 122). 

Le même artiste avait reçu deux ans plus tôt la commande des baies hautes de la nef, aujourd’hui remplacées par les créations de Jacques Le Chevallier. Deux d’entre elles subsistent cependant (baies 311 et 312) ; celle du côté sud a été dotée d’un trou circulaire dans la bordure permettant au soleil de dessiner des motifs à l’intérieur de la cathédrale au solstice d’été et à l’équinoxe de printemps. 

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Vue d’ensemble des verrières du triforium du chœur du côté sud par Baptiste Petit-Gérard, 1860. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Verrière ornementale du triforium du chœur par Nicolas Coffetier, 1864. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Verrière ornementale de la nef du côté sud par Nicolas Coffetier, 1862-1863, baie 312 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Bernard Brangé

Trente-quatre fenêtres des chapelles sur quarante-et-une sont également décorées de verrières ornementales.

Verrières des chapelles du chœur 

Au nord, l’exécution des chapelles du chœur fut confiée à Antoine Lusson (baies 3 à 21), à partir de 1862 ; celles du sud datent de l’année suivante et sont l’œuvre d’Alfred Gérente (baies 10 à 22). 

Si Viollet-le-Duc ne disposait que de peu d’informations sur les verrières médiévales des parties hautes, il s’appuya pour créer celles des chapelles, sur une description de vitraux encore visibles établie par Ferdinand de Guilhermy avant les travaux de restauration ainsi que sur des fragments subsistants dont il avait fait faire des relevés. Ainsi le pélican placé au tympan de la baie 18 rappelle celui qui se trouvait dans la « dixième chapelle » bien connu par un dessin ; de même, la Vierge avec « les pieds sur un croissant, son fils entre les bras » a inspiré Gérente pour le tympan de la baie 16. 

Plusieurs chapelles possédaient des armoiries avant la restauration de Viollet-le-Duc ; celui-ci conserva celles du maréchal et du cardinal de Noailles peintes par Jean Le Vieil au XVIIIe siècle et qui subsistaient aux tympans des baies de la chapelle de Noailles (baies 9 et 11). Il en ajouta d’autres notamment celles de monseigneur Antonio Garibaldi (baie 14) ou celles figurant au tympan de la verrière de la chapelle Saint-Ferdinand (baie 15).

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Verrière ornementale de la chapelle Saint-Louis par Antoine Lusson, 1862, baie 5 de la cathédrale Notre-Dame de Paris © Élisabeth Pillet / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Ferdinand par Antoine Lusson, 1864, détail du tympan, baie 15 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Denis par Alfred Gérente, 1863, baie 18 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Denis par Alfred Gérente, 1863, détail du tympan avec le Pélican et les armes de Monseigneur Denis Affre, baie 18 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale par Alfred Gérente, 1863, détail du tympan, baie 16 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021 

Verrière ornementale de la chapelle de Noailles par Antoine Lusson, 1862, détail du tympan avec les armoiries du cardinal de Noailles peintes par Jean Le Vieil au XVIIIe siècle, baie 9 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Céline Gumiel / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2009

Verrière ornementale de la chapelle de Noailles par Antoine Lusson, 1862, détail du tympan avec les armoiries du maréchal de Noailles peintes par Jean Le Vieil au XVIIIe siècle, baie 11 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Céline Gumiel / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2009

Verrière ornementale de la chapelle Sainte-Madeleine par Alfred Gérente, 1863, détail du tympan avec les armoiries de Monseigneur Antonio Garibaldi, baie 14 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Ferdinand par Antoine Lusson, 1864, détail du tympan, baie 15 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Germain par Antoine Lusson, 1864, détail du tympan avec une Pentecôte, baie 13 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrières des chapelles de la nef 

L’installation de verrières ornementales fut poursuivie entre 1864 et 1865 par les dix-sept verrières des chapelles de la nef. 

Dans un souci de continuité avec celles du chœur, Alfred Gérente fut chargé de la création des huit verrières ornementales de la nef du côté sud (baies 24 et 28 à 40). Toutes portent le monogramme de cet artiste qui a apposé sa signature « Alf. Gérente », ainsi que la date d’exécution, 1864, en chiffres romains sur la dernière (baie 40). 

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Verrière ornementale de la chapelle du Sacré-Cœur par Alfred Gérente, 1864, baie 24 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Pierre par Alfred Gérente, 1864, baie 28 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Joseph par Alfred Gérente, 1864, baie 30 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Sainte-Geneviève par Alfred Gérente, 1864, baie 32 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Élisabeth Pillet / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-François-Xavier par Alfred Gérente, 1864, baie 34 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Éloi par Alfred Gérente, 1864, baie 36 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale par Alfred Gérente, 1864, détail, baie 38 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale par Alfred Gérente, 1864, détail de la signature du peintre verrier et de la date, baie 40 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Élisabeth Pillet / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Du côté nord, Antoine Lusson est certainement l’auteur des baies 27 et 29 (non signées et non datées) ainsi que des baies 37 et 39 où figure l’inscription suivante : « A. Lusson exécuta une partie des fenêtres en grisailles de cette église d’après des dessins de L. Steinheil et sous la direction de Mr. Viollet-le-Duc, architecte, 1865 ». Édouard Didron a signé les baies 23, 25 et 31, datées de 1864, ainsi que les baies 33 et 35 datées de l’année suivante. 

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Verrière ornementale de la chapelle Sainte-Clotilde par Didron, 1864, baie 23 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Élisabeth Pillet / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Landry par Didron, 1864, détail de la partie supérieure, baie 25 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Notre-Dame de Guadalupe par Antoine Lusson, 1864, baie 27 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Vincent de Paul par Antoine Lusson, 1864, détail de la partie supérieure, baie 29 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle de l’Enfance missionnaire par Didron, 1864, baie 31 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Charles par Didron, 1865, baie 33 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle des Fonts baptismaux par Didron, 1865, baie 35 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale par Antoine Lusson, 1865, détail, baie 37 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale par Antoine Lusson, 1865, détail, baie 39 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

L’année 1865 peut donc être considérée comme la date d’achèvement de ce qui doit être interprété comme un programme de création d’un ensemble de verrières, cohérent et homogène, pensé et coordonné par l’architecte Viollet-le-Duc.

La réception des vitraux

Alors qu’il constitue la majeure partie du décor vitré de la cathédrale, ce choix de verrières ornementales a pu être interprété comme un manque d’imagination de Viollet-le-Duc ou une volonté de réaliser des économies. Il n’en est rien et l’intérêt particulier que l’architecte accordait aux verrières dites en grisaille est attesté par la publication de relevés dans son Dictionnaire raisonné.

L’argument économique ne peut non plus être retenu puisqu’une observation attentive montre que, pour éviter toute monotonie, chaque verrière, reprenant des modèles médiévaux des XIIe et XIVe siècles, a été composée de façon unique. Les réseaux de feuillages (feuilles de chêne, de lierre, de vignes etc.) placés sur des hachures entrecroisées appelées « cages à mouches », ainsi que les bordures, sont différents d’une verrière à l’autre ; de même, l’ornementation des tympans est d’une grande diversité, utilisant des figures géométriques (étoiles, triangles etc.) ou des monogrammes (baie 30, chapelle Saint-Joseph).

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Verrière ornementale de la chapelle Saint-Marcel par Antoine Lusson, 1862, détail, baie 5 de la cathédrale Notre-Dame de Paris © Élisabeth Pillet / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Ferdinand par Antoine Lusson, 1864, détail d’un panneau avec du verre blanc dépoli à la peinture, baie 15 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Élisabeth Pillet / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Sainte-Clotilde par Didron, 1864, détail d’une lancette avec la date, baie 23 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Élisabeth Pillet / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Landry par Didron, 1864, détail des lancettes, baie 25 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Verrière ornementale de la chapelle Notre-Dame de Guadalupe par Antoine Lusson, 1864, détail d’une lancette, baie 27 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Vincent de Paul par Antoine Lusson, 1864, détail d’une lancette, baie 29 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle de l’Enfance missionnaire par Didron, 1864, détail d’une lancette, baie 31 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Charles par Didron, 1865, détail d’une lancette portant la signature, baie 33 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle des Fonts baptismaux par Didron, 1865, détail d’une lancette avec la date, baie 35 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

L’historienne du vitrail Catherine Brisac qui, la première, a porté un regard attentif sur les vitraux des chapelles, avait souligné le jeu de correspondance entre les deux côtés de l’édifice, déjà noté par Viollet-le-Duc dans son ouvrage sur les peintures murales de la cathédrale. Au nord, les compositions aux couleurs froides donnent plus de place aux verres dépolis pour laisser entrer la lumière. Quant à la facture, Lusson et Didron ont recopié presque littéralement les grisailles de Bourges mais sans génie, à tel point que Catherine Brisac en notait « le dessin [...] plus mécanique, l’exécution plus sèche et l’effet chromatique plus dur » que celles placées au sud. 

Au sud en effet, pour « animer » ses verrières et « pour leur donner plus de vie », Gérente avait choisi des verres naturellement clairs, aux tonalités variées, bleue, jaune, rose ou encore verte, ce qui leur conférait « un effet chromatique d’une grande subtilité ». L’artiste, en faisant jouer la lumière à travers les nombreux verres de couleur, leur avait conféré « plus de profondeur et de rutilance ». Loin d’être des copies serviles, ces verrières sont des œuvres originales où Gérente, a su interpréter le style du Moyen Âge pour le mettre en valeur. Ainsi, dans la baie 14, il a rappelé avec de petits masques le motif médiéval subsistant dans la galerie du bras sud du transept (baie 124).

Au moment de leur création, la Chronique politique des arts et de la curiosité remarquait particulièrement les verrières des chapelles au sud et la critique, rejetant les tons froids des vitraux du côté nord, préféraient ceux de Gérente qui offraient « d’ingénieuses combinaisons de méandres, fermement accusés par des couleurs vives et brillantes comme des pierreries qui s’harmonisent parfaitement entre elles ».

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Verrière ornementale de la chapelle du Sacré-Cœur par Alfred Gérente, 1864, détail d’une lancette avec le monogramme du peintre verrier, baie 24 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Pierre par Alfred Gérente, 1864, détail d’une lancette avec le monogramme du peintre verrier, baie 28 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Joseph par Alfred Gérente, 1864, détail d’une lancette avec le monogramme du peintre verrier, baie 30 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Sainte-Geneviève par Alfred Gérente, 1864, détail d’une lancette, baie 32 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-François-Xavier par Alfred Gérente, 1864, détail d’une lancette, baie 34 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Saint-Éloi par Alfred Gérente, 1864, détail d’une lancette, baie 36 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Verrière ornementale de la chapelle Sainte-Madeleine par Alfred Gérente, 1863, détail des lancettes, baie 14 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Michel Hérold / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

La recherche de l’harmonie 

Viollet-le-Duc concluait sa lettre-programme de 1855 sur sa volonté de parvenir à « un ensemble complet et harmonieux, surtout si le travail est réparti à chaque artiste en raison de la nature de son talent ». L’habileté de l’architecte fut en effet de réussir à placer côte à côte des œuvres de sept artistes différents, sans que l’on puisse constater aucune disharmonie entre elles. Le choix comme cartonnier, pour la plupart des verrières, du peintre Steinheil, expert du vitrail médiéval pour avoir participé à de nombreux chantiers de restauration, contribua certainement à renforcer l’unité de style.

À la fin du chantier de restauration, le décor vitré de Notre-Dame se caractérisait par sa grande homogénéité de conception : le chœur globalement plus sombre, avec de grandes figures de saints dans les fenêtres hautes et quelques verrières légendaires en partie basse, et la nef, plus claire, décorée uniquement de verrières ornementales dans les baies hautes comme dans les chapelles. 

Vue d’ensemble du chœur de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Philippe Fortin / Inventaire général /Ministère de la Culture, 2006

Comme le souligne l’introduction de l’ouvrage publié en 1870 sur les peintures murales, Viollet-le-Duc avait particulièrement recherché dans les chapelles l’accord entre les vitraux, l’ornementation des murs et le mobilier. Dans chaque chapelle, les vitraux n’étaient donc plus des œuvres isolées mais entraient en complète résonance avec les peintures qui en décoraient les parois. 

Bien que les chapelles de la nef aient perdu leur décor peint au XXe siècle, il est possible de restituer le lien étroit qui existait entre peintures et vitraux grâce aux relevés de Maurice Ouradou. Aux motifs végétaux empruntés au répertoire de l’art médiéval répondaient ceux des verrières : la treille de vigne sur le mur de la chapelle du Sacré-Cœur (baie 24) était rappelée dans le fond en grisaille de la baie ou bien encore, les feuilles à trois pétales de la baie de la chapelle Saint-Vincent de Paul (baie 29) étaient répétées sur les murs et l’on pourrait multiplier les rapprochements. Enfin, la recherche de l’architecte portait également sur une harmonie générale des couleurs, que l’on peut restituer aujourd’hui en juxtaposant les verrières et les peintures murales. 

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Détails des verrières des chapelles et relevé d’une verrière disparue du déambulatoire publié dans Monographie de Notre-Dame de Paris et de la nouvelle sacristie de MM. Lassus et Viollet-le-Duc, [1841-1843], pl. 46-47.

Détails des verrières des chapelles de la nef et des peintures murales relevées par Maurice Ouradou, Peintures murales des chapelles de Notre-Dame de Paris, 1870.

Reflet de la verrière ornementale de la chapelle Saint-François-Xavier par Alfred Gérente, 1864, baie 34 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Marie-Hélène Didier / DRAC Île-de-France, 2024

Reflet de la verrière ornementale de la chapelle du Sacré-Cœur par Alfred Gérente, 1864, baie 24 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Marie-Hélène Didier / DRAC Île-de-France, 2024

Harmonie des couleurs entre les vitraux et les peintures murales dans la chapelle Saint-Ferdinand, baie 15 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Élisabeth Pillet / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

Harmonie des couleurs entre les vitraux et les peintures murales dans la chapelle Saint-Guillaume, baie 12 de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Élisabeth Pillet / Centre André Chastel (CNRS, Ministère de la Culture, Sorbonne Université), 2021

 

La restauration du décor vitré de la cathédrale mise en œuvre par Viollet-le-Duc peut donc être considérée comme une démarche exceptionnelle. Murie, réfléchie, puisant son inspiration dans l’art médiéval sans tomber dans l’écueil du pastiche, la pensée de l’architecte dans le domaine du vitrail démontre de sa part une compréhension parfaite de cet art dont il avait également une connaissance pratique, ayant, au début de sa carrière, exécuté les cartons préparatoires à la création de verrières pour de nombreux peintres verriers. 

Bibliographie

Pierre Le Vieil, L'Art de la peinture sur verre et de la vitrerie, Paris, 1774 (voir notamment p.24-25  et pl. VI )

Monographie de Notre-Dame de Paris et de la nouvelle sacristie de MM. Lassus et Viollet-le-Duc : contenant 63 planches gravées par MM Hibon, Ribault, Normand, etc..., 12 planches photographiques de M.M. Bisson frères, 5 planches chromolithographiques de M. Lemercier, précédée d'une notice historique et archéologique par M. Celtibère..., A. Morel (Paris), [1841]

Arthur Martin, Monographie de la cathédrale de Bourges, Paris, [1841-1844], 2 vol., Texte ; Planches 

Jean-Baptiste Lassus et Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Projet de restauration de Notre-Dame de Paris: rapport adressé à M. le Ministre de la Justice et des Cultes, Paris, 1843

Ferdinand de Lasteyrie, Quelques mots sur la théorie de la peinture sur verre, Paris, 1852 (p. 95 et suivantes : "Des grisailles") 

Ferdinand de Guilhermy et Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Description de Notre-Dame, cathédrale de Paris, Paris, 1856

Edmond About, "Les vitraux de Notre-Dame", L'Artiste, vol. 18, 1856, p.24-26

Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, Paris, 1854-1868, (t. 9, p. 448-458 : "Vitrail" 

Chronique politique des arts et de la curiosité, 1863, p.335-336

Peintures murales des chapelles de Notre-Dame de Paris exécutées sur les cartons de E. Viollet-le-Duc et relevées par Maurice Ouradou, Paris, 1870. 

Marcel Aubert, Louis Grodecki, Jean Lafond et Jean Verrier, Les Vitraux de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle de Paris, Corpus Vitrearum-France, I, Paris, 1959 (Notre-Dame, par J. Lafond, p. 13-67, 335-336). 

Catherine Brisac, « Les vitraux du XIXe siècle », Les Vitraux de Notre-Dame de Paris, dir. Louis Grodecki, Paris, 1981, p. 11-26.

Catherine Brisac, "Viollet-le-Duc, cartonnier de vitraux", Actes du colloque international Viollet-le-Duc, Paris, 1980, Paris, 1982, p. 197-206.

Françoise Gatouillat, "L'art d'accommoder les vitraux: les modèles dans l'atelier Gérente", Corpus Vitrearum, Newsletter n°48, hors-série, mai 2001 et "Henry Gérente et le vitrail (1846-1849), une fulgurante réussite internationale", Lumières, formes et couleurs. Mélanges en hommage à Yvette Vanden Bemden, Namur, 2008, p. 151-162.

Annie Auzas et Odile Pinard, « Les verrières modernes », dans Notre-Dame de Paris, sous la direction de Dany Sandron, Jean-Pierre Cartier et Gérard Pelletier, Strasbourg, La Nuée bleue, coll. « La grâce d’une cathédrale », 2012, p. 293-299.

Laurence de Finance, "Viollet-le-Duc et l'atelier Gérente. Le vitrail des archéologues", Viollet-le-Duc : les visions d'un architecte, sous la dir. de Laurence de Finance et Jean-Michel Leniaud, Paris, Norma, 2014, p. 126-135.

 

Pour aller plus loin

Pour découvrir des photographies des vitraux de la cathédrale

 

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